Les infrastructures de l’immatériel : l’enjeu des nouveaux réseaux de communication


Dans le domaine des communications interpersonnelles, au dispositif de voix par Internet devraient s’ajouter la visiophonie en haute définition et la messagerie vidéo puis, à terme, – si l’on extrapole les recherches actuelles – la visiophonie en trois dimensions. L’usage de la télévision, d’ores et déjà enrichi par le développement de la télévision sur IP, bénéficiera de la mise en place de la haute définition, de la vidéo à la demande ou de l’utilisation mobile de la télévision, soit sur un téléphone mobile, soit à partir d’un petit récepteur télévisuel totalement transportable ou encore d’une console de jeux multifonction. Au-delà de la téléphonie et de la télévision, le développement des paiements à distance, de la télésurveillance, des techniques de localisation et d’intervention à distance, des services en ligne, du téléchargement de musique et de films, des jeux en ligne ou de la multiplication des blogs et de la mise en ligne de contenus par les individus ou les communautés d’utilisateurs, constituent autant d’applications pour les ménages, qui devraient soit apparaître dans les années à venir, soit se renforcer. Ces applications sont loin d’être virtuelles. Au Japon, la télévision sur téléphone portable est déjà une réalité, les principaux opérateurs commercialisant une offre clé en main avec un accès gratuit à la télévision en qualité numérique. Les opérateurs de télécommunications japonais développent l’utilisation du téléphone portable comme un terminal de paiement, qu’ils espèrent, à terme, voir s’imposer face à la traditionnelle carte bancaire. Certains d’entre eux ont, en conséquence, d’ores et déjà pris des participations dans des établissements bancaires. On le pressent, toutes ces évolutions sont riches d’opportunités pour notre pays. Pour les citoyens et les consommateurs, bien sûr, qui bénéficieront des progrès réalisés en matière de santé – accès aux soins et les techniques médicales – ainsi que de nouvelles formes de divertissement, d’information ou d’accès au savoir. Pour les entreprises françaises et européennes, qui pourront à la fois s’affirmer comme des leaders dans la production de ces nouveaux biens et services, et bénéficier de leur usage. Bénéficier de toutes ces opportunités technologiques suppose de doter notre économie d’« infrastructures de l’immatériel » suffisamment puissantes et étendues pour répondre à un volume d’échanges de données en croissance constante. Les besoins de mobilité et de « bande passante », c’est-à-dire concrètement la capacité des réseaux à transporter rapidement ces masses de données, devraient en effet s’accroître de manière exponentielle dans les années à venir. Le développement de nouveaux réseaux de télécommunications, passant du traditionnel cuivre à la fibre optique, et l’exploitation optimale des fréquences hertziennes constituent à cet égard des enjeux majeurs pour développer la capacité de mobilité et de débit dans le domaine de la voix et des données. Les exemples de Singapour, qui a mis l’accent sur la bande passante (broadband) pour asseoir son projet d’être la plate-forme économique d’Asie, c’est-à-dire le lieu qui concentre les industries et les talents, ou du Japon, qui souhaite être l’économie asiatique permettant l’accès à distance le plus aisé à Internet, n’ont, à cet égard, rien d’anecdotiques. Tous deux démontrent en effet que les infrastructures technologiques s’imposent aujourd’hui comme un avantage compétitif décisif des économies.


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