Dans les nuages


Mardi dernier, saut en parachute du côté de Bordeaux. J’approche de l’aéroclub. J’ai peur : je suis là pour exécuter mon baptême de parachute. fais la connaissance de mon moniteur : Thomas. L’atmosphère est tout de suite cordiale.. Le genre d’ambiance que j’ai déjà remarqué chez tous les animateurs fournissant des expériences fortes en adrénaline. Axel me décrit ce qu’il faut faire une fois en vol, puis c’est le moment d’enfiler mon harnais, qui va des cuisses aux épaules. Une fois équipé, je découvre l’appareil qui nous attend. C’est vraiment là-dessus que nous allons voler ? La tension monte d’un cran. Je pénètre avec appréhension à l’arrière. Le compartiment n’est pas garni du moindre siège : il faut s’installer à même le plancher. L’instant d’après, on est partis. Déjà, le vol est en soi un moment inoubliable. Je prends l’avion presque chaque mois, voler sur un si petit appareil est carrément angoissant. La porte latérale droite est ouverte et laisse le vent entrer dans l’habitacle. La vue est troublante.. Parfois, il y a des trous d’air et je cherche désespérément un truc à quoi m’accrocher. Après vingt minutes de vol, nous atteignons finalement à une altitude de 4000 mètres. Chris rattache mon harnais au sien, puis m’offre une protection à mettre par dessus mes lunettes de vue. L’élastique me compresse la tête, mais étant donné la vitesse à laquelle nous allons tomber, il serait impensable de les perdre une fois lancé. La terreur m’envahit brusquement lorsque vient le moment fatidique et que je suis devant l’ouverture.
Je réalise brusquement ce que je m’apprête à faire : me lancer dans le vide à 4 kilomètres au-dessus du sol. L’envie de me lancer dans le vide s’est soudain envolée. Puis on se laisse tomber, chute libre et c’est parti. Cinquante-cinq petites secondes d’enivrement. Une chute à une vitesse phénoménale. Le vent, le froid, le vide. Ce n’est pas tous les jours qu’on vole ! Soudainement, le parachute s’ouvre, et nous abandonnons la position horizontale pour la station verticale (qui est, selon les Têtes Raides, un fiasco). Et le vol prend un nouveau visage. Le silence qui prédomine là-haut est surprenante. Le monde est d’une beauté stupéfiante. Je suis au paradis. Le sol se rapproche et on atterrit tout en douceur, juste à deux pas du hangar où j’ai rencontré David. La boucle est bouclée. Si je rempile un jour, je tente le saut en solo. J’aurais aimé évoluer librement pendant la chute libre.


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